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HOTOGRAPHIES PLASTICIENNES

 


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>> WYSIWYG [What You Shoot Is What You Get] © 2010                                      

      
Des signes. Des codes. Des traits. Des marques. Des messages. Des mirages. Des cris. Des crimes même.
Jetés dans le vent, exposés à la lumière, planqués dans l’ombre.
Trop fragiles ou trop épuisés pour vibrer à plus de quelques mètres. Pour qui d’ailleurs ?
Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut plus voir et qui s’en va.
Un jour, pourtant, quelqu’un s’arrête, légèrement titubant, des papillons de couleur dans les yeux.
Pixels flottants. Il croit déchiffrer, comprendre. Et préserver.
Snap. Vol à caméra armée. Pilleur de tombes. Ce que tu photographies c’est ce que tu vois.
Ce que tu voies c’est ce que tu croies. Et c’est tout ce que tu as.

Texte © Stéphane Le Carre 2010

 

>> UTATANE infini paysage © 2011 [au Printemps des Poètes]                                             

     

Ni éveillée Ni endormie
UTATANE
Infini paysage
Au commencement
Jubilation discrète de sang de fer
Nausée secrète de toutes distances en mer
La terre se sauve
Le cœur se serre
Elle aspire à d’aquatiques idylles
Foule méticuleusement la carte d’itinéraires
Se repère de tempe en faisceaux clignotant
Baguenaude sur les rivages de l’île
Toute en dentelle
Le ressac
Une larme de regard s’insinue de lecture lucide
Un regret
Jeu de piste en impuissance
- Arrête de te figurer cette boule de désir sauf l'assouvir -
Elle hausse les épaules
À De tout ce bruit
L’infini paysage se morcelle
Il est Elle est en fuite
Saufs les naufragés lâchent alors le bout de l’épave
Quelle autre solution que de se dissoudre dans de marins parages
Ni éveillée Ni endormie
UTATANE
Infini paysage
Finalement de brume
L’effacement d’horizon
De paquets de lames ne restent
Que le lait en moisson
La mer se tire
Le cœur se grise




 

>> L'ARCHÉOLOGIE DE LA PLAGE [aux journées du patrimoine] © 2010                

 

archéologie de la plage

Il faut le vent de l’Ouest
L’avidité de la tempête
Pour balayer les flots
De tout ce qui est mort pourri brisé usé
De tout ce qui est par-dessus bord versé balancé
Alors se pose son nom
Une pause de chaos
Une dépose de fatras de vaisseau
Dans l’oasis de l’ensablement
Les amphigouris saluent le sacrifice
Les oyats au repos ovationnent le factuel
La mémoire ménagère
La trace

Hein ! Quoi qu’est-ce ?

Image banale purgée de son territoire
L’archéologie de la plage




 

>> MALGRÉ il pensait toujours la campagne magnifique en  été © 2010                                    

       

Malgré les fils et les poteaux électriques
les murs de parpaings
les cadavres et les lambeaux de plastique
les panneaux en érection
et les chiens enragés
il pensait toujours la campagne magnifique en été.
Malgré les Amériques en invasion
les toits identiques
les plates-bandes, les fauteuils, les poubelles de plastique
et les chiens enragés
il pensait toujours la campagne magnifique en été.


Trégor (Côte d’Armor, autour de Kermaria-Sulard)
 

>> AGAIN  © 2010                                                                                                               

                                           

Again
Encore suer de lui toute de nuit
Et ça remet ça de jour
Le flux avide de jour comme de nuit
Encore hisser pavillon noir à midi
Sur ton allure pirate
Bruines jubilatoires écholalie
Ni lune ni soleil
Un long serpent d’or nuageux
Une cathédrale deux néants
Again
Encore doper les grenouilles au prozac
Encore faire sauter le coeur de saccage
C’est plus facile quand il pleut en harmonie
Éclats brisés lames d’impuissance
Cuisses sanglantes cicatrices brûlantes
Une gelée de suie se colle à la literie
Outre la goutte qui roule sur mon échine
Tenace glaciale au profond de ta voix
Outre le cri de dentelle qui sourde jusqu’aux égouts
Discret sombre au profond de ta voix
Again
Encore taire l’accent des parenthèses en lacets
Encore tuer le temps des virgules pointées
Des suspensions de brouillons
Tous
Partir en fumée
Ocytocine de reflets apocryphes
D’une langue de buvard
J’en ai parlé à personne
Again
Encore fictionner de moelleux le noir de ton omni absence
Encore frictionner de tragique ma phtisie galopante
Dans un ciel factuel de jouissance muette
Encore contempler le toit du monde au bord du soleil
Again
Fall in love again



 

>> FIND Me, Myself & I © 2011                                                                                      

                                                   

  

Find Me Myself & I
 
Humeur
Vous y êtes déjà un matin par la fenêtre
En résidence à demeure
Les troncs véhiculent la fragrance de l’être dans la canopée auréolée sous un comble de plomb
La bonne heure
Les menhirs ithyphalliques circulent comme un appel d’air et de stupeur
Humus
Vous appliquez en pénitence les runes les rayures des repères
Vous mastiquez tatouez de silence les signes les hiéroglyphes des ailes
Vous grattez jusqu’à l’os pour transcrire vos appels
Ils orientent le vacarme du monde en simulacre de présence
Vous qui ne vivez que d'absence ils désorientent vos sens
 
So many roads ! à la ronde
 
Palimpsestes de pistes
Coalescence de bois et de fer
Les essences vous dirigent vous invectivent sur leurs terres
Vous frémissez de vous perdre à l’affût d’ouïr un cri un gazouillis un feulement 
Un dessillement
Vous tremblez d’accueillir les confidences aux creux chuchotés aux corps offerts aux amants
Un bégaiement
Vous entassez des troncs sur des troncs sur des nuits sur de mornes matins
En fausse repose par une ruse de cerf malin
Vous y êtes encore à cette heure entre chien et loup
Vous tombez dans le cirage des mondes fous
Vous en cherchez l’apaisement le doux
Mais les apparitions n’aiment pas courir de fond
Les longues sont ombres et brouillent les pistes de troncs
Aï j’ai des doutes
Qu’on me gourmande qu’on me bûcheronne qu’on me disperse qu’on me scie
 
Find me Myself & I

  
 


>> UN NAUFRAGE & DES SIRÈNES  © 2010 [pour le Festival de l'Oh!]            

                              

Un navire chavire
Dans l’écume de nos pieuses images
Marins en chair
Femmes de corail
Aspirantes à la poussière
C’est une idée pétrifiante de gorgones
Je l’ai lu dans tes yeux vers de tempête
Un corps de rocher pour un baiser
Femmes en fourreau d’écailles
Apparitions pelliculaires
Avenantes dévoreuses
Elles ordonnent la véhème
L’écarlate langue de lichen
C’est une idée séduisante de sirènes
Elles donnent le la de la palpitation du fond
Elles fracassent pour un rien
Elles brisent la coque sur un récif mortifère
Un navire fait naufrage
Échoue dans l’écume de nos pieuses images
Un naufrage et des sirènes



                                                                     

>> DJOLIBA la naissance du fleuve Niger © 2009 [pour le festival de l'Oh!]                            



Harakoy Dikko est belle
Mais elle n’est pas humaine, c’est une déesse!
Elle est plus belle que la fleur du nénuphar
Elle est plus jolie que le long serpent d’or qui serpente sur l’horizon nuageux du ciel
Plus belle encore que les couleurs de l’arc en ciel
Tous les soirs, elle aime un homme de la terre
Et suivant ses émotions, cette déesse des eaux verse les larmes
Qui créent le fleuve Niger, Djoliba!
Quelle est belle Harakoy dans ce courant qui emporte son beau corps!
Mais elle n’est pas humaine
Quand elle est triste c’est la saison des pluies
Et Djoliba déborde de son lit pour arroser les plaines
Quand elle est gaie le soleil brille dans ses yeux
Et les marais se dessèchent pour laisser place aux pâturages et aux cultures
Cette nuit sous sa pluie triste et ses larmes solitaires
Elle rejoint Simbad, il ne l’oubliera pas
Et de leur union naissent les enfants du peuple des pécheurs, les bozos
Elle! elle est déjà partie en offrant aux hommes poissons et pirogues
Cette autre nuit étoilée et chaude, radieuse et souriante
Dikko retrouve Salamba, il ne l’oubliera pas
Et de leur union naissent les enfants du peuple des éleveurs, les Peuls
Elle! elle est déjà partie en offrant aux hommes pâturages et troupeaux
Cette autre nuit encore entre rires et pleurs
Elle aime Oumarou, il ne l’oubliera pas
Et de leur union naissent les enfants du peuple des cultivateurs, les Markas
Elle, elle est déjà partie en offrant aux hommes le riz rouge
Flottant dans les zones encore humides
Harakoy Dikko est belle, c’est une déesse
Elle est plus belle que la fleur du nénuphar
Elle est plus jolie que le long serpent d’or qui serpente sur l’horizon nuageux du ciel
Plus belle encore que les couleurs de l’arc en ciel
Mais elle n’est pas humaine

 




>> DUN NGHI © 2009 [pour la Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration]                                  



Dun Nghi a 12 ans nous sommes le 30 avril 1975 quand elle quitte le Viet Nam avec toute sa famille.

Les Américains sont déjà parti, les forces de libération nationales approchent, ses parents ont peur et ils cherchent un moyen de fuir.
Ce jour-là elle accompagne sa grand-mère au marché comme très souvent. Elles sont toutes les 2 devant l’étalage de fruits quand ses parents surgissent derrière elles, ils sont venu la chercher ‘Dun Nghi, on a trouvé un bateau mais il faut partir tout de suite’ ses frères et sœurs attendent déjà dans la voiture avec leur petit sac préparé depuis longtemps déjà. Elle, elle a tout juste le temps d’embrasser sa grand-mère qui reste seule sur le trottoir, elles pleurent toute les 2 en se faisant des signes d’adieu.
Les 3 jours de bateau sont très durs : il y a beaucoup de monde et au bout de 3 ces jours il n’y a plus ni nourriture ni eau.
Mais la chance est avec Dun Nghi car leur route croise un cargo norvégien qui prend tous les réfugiés à son bord.
Dun Ngui regarde le soleil se coucher sur le pont du vieux bateau vietnamien,
elle ressent alors comme une impression de désolation, elle est nostalgique et comprend qu’elle ne reverra plus jamais son pays.
Elle se souvient !
Elle se souvient des images de son enfance, elles sont heureuses : les odeurs de fruits, les couleurs des fleurs éclatantes,
les jeux entre frères et soeurs.
Elle est très proche de sa grand-mère qui l’emmène partout. Elle a gardé d’elle, comme un trésor, son chapelet bouddhique qui est précieusement protégé dans son petit sac bleu, elle ne reverra plus sa grand-mère, qui elle a émigré un peu plus tard aux États-Unis, mais elles s’écrivent longuement.
Elle se souvient !
Elle se souvient aussi de la guerre, elle entend encore les bombardements et les bruits d’hélicoptères, elle et ses frères et soeurs vont se cacher sous les lits un peu comme pour jouer.
Alors qu’en 1975 elle comprend que la situation a changé, elle est grave, la panique monte, les réfugiés affluent de toute part à Saigon, elle a très peur de se voir séparé de ses proches.
Aujourd’hui, avec le recul, elle pense avoir eut beaucoup de chance, ils ont été les premiers à fuir le régime autoritaire, les premiers boat people, comme on les appelait, et ils ont été très bien accueillis.
La plupart des autres réfugiés ont beaucoup souffert : des naufrages, des pirates, des longs séjours en camp de transit. Pour ceux de sa famille qui sont restés au Viet Nam, nombre d’entre eux ont été internés dans des camps de rééducation, certains ont attendu 10 ans pour sortir du pays.
Le cargo les débarque à Hong-Kong (territoire britanique) et toute la famille est installée dans un camp de réfugiés et se sent apaisée après cette longue épreuve.
Arrivés là, ses parents regardent plutôt du côte de l’Amérique (ils ont travaillé un bon nombre d’années avec les Américains, ils parlent américain, c’est assez pratique) mais le sort en décide autrement, la première proposition d’asile qu’on leur fait : c’est la France et il faut se décider très vite.
Sa sœur est malade, le climat ne lui convient pas, ils doivent donc partir au plus tôt.
Dun Nghi atterrit donc en France et se retrouve pendant quelques mois dans un camp de demandeurs d’asile à Anthony.
Son père trouve rapidement du travail dans une usine d’extincteurs, ce qui leur permet d’emménager dans un grand appartement, tout neuf : toute la famille est ravie.
Dun Nghi rentre alors au collège et travaille assez dur, elle parle bien et écrit couramment le Français, mais elle a honte de ses nombreuses fautes.
Elle grandit.
Pour le bac, elle décide de passer une épreuve de vietnamien, elle prend des cours et fait de nouvelles rencontres, des compatriotes : c’est comme si elle se réveillait d’une longue torpeur, d’une sorte d’engourdissement, elle retrouve une autre joie de vivre, différente, elle retrouve ses racines. 
Avec ses amis vietnamiens, elle crée une association culturelle : elle, elle s’occupe plus spécialement de la danse traditionnelle.
Peut-on vivre heureux coupé de ses racines ?





>> CUEILLIR LA RONCE © 2008                                                                                  

      
      


      

je parle d’un temps
de l’instant soustrait
d’un paysage en arme
d’un jardin de charme
sans ombrage
ordonnons le paysage
murons arrachons
la poterne se referme
hors la fragrance chuchote
crève terre de tes talons
agrippe ronce à pleines mains
écorcher mûres écraser
alors le tout de
fleur de lune
passiflore
millepertuis
verge d’or
asphodèle & pissenlit
chiendent & bouton d’or
quant à soi Equisetum pourquoi pas
cueillir ronce si la mûre est levée
cueillir sourire pour annoncer une fin
cinéraire sans lendemain
au fond du jardin
ailleurs
bien loin d’ici
ici
trop tard
juste à temps
jamais
peut-être

  




>> 4 RITOURNELLES SYLVESTRES pendant que le loup ... © 2009                                                           

              
>> Tant que soufflera la tempête je saurai à quoi j’aspire
Pendant que le loup
je n’entends que les chiens
la sustentation vibratoire résonne de symphonie fatale
à terre
la peine primitive de l’arrachement
kyrielle de troncs brisés
clapotis de sève
Loques lugubres de pin
fini le calme de l’étendue
l’alignement de l’empaysement
le désordre à la diable
en l’occurrence
la tourmente de l’air
l’accident temporel
réduisent vos silhouettes
à de fuligineux squelettes
à d’ébouriffées touffes
quelque chose de la tête
s’évapore
s’épave
se réduit à l’os blanc
l’infection de la résine et l’effluve des moisissures
le cœur soulève haut
je me délimitais dans l’étendue du désastre
tant que soufflera la tempête je saurai à quoi j’aspire



 
      

>> À l’abattage
Du rompu à la ferraille
le copeau et la décharge
le tronc tatoué
je marque
j’inscris à l’abattage
tailler dans l’épais de la fausse repose
la clairière mise à bat
par la serpe et la hache
inquiéter les suicidés
les écartés réincarnés
abrité dans les creux
leur secret au formol
s’écoule s’étiole
un amas de branchages
qui bientôt sera fagot
tapis grège tapis gris
craquent sous mes pas
et dessinent la silhouette de l’oubli



 
       
>> La tête en l’air
La tête en l’air
je chute dans le bleu blanc noir
en ombres dessinées de cimes
je fonds dans le décor de jour comme de nuit
je me perds dans l’immense somptueux l’intouchable splendide
la tâche aveugle de l’entendement
à la tirelitontaine
la rengaine la fredaine
le tempo du vide
le bruissement du vent
la danse des feuilles
figurez-vous ça chaloupe ça turlupine
la tête en l’air
je n’y vois que le temps je n’y vois plus le temps
la tête en l’air
je n’y vois que les cieux je n’y vois plus le ciel
mille milliards de possibles s’éternisent 
dans la mesure de la forêt
élans formés vers la lumière
où les troncs ne se touchent jamais mais se répètent sans cesse
la tête en l’air
je me demande encore si tout n’a pas commencé par une insolation

 

     
>> Tissons du bois
Un mauvais tournant a été pris
dans le bois sombre du sacré
nous nous sommes vus obligés
de besogner contre le fil
tissons Pénélope
pour inventer le lieu de l’absence
même dans l’épouvante de l’attente
tissons la belle au bois
pour inventer le temps d’un vigilance
même profonde
nous tirant de cette morte somnolence
tissons le nid la cabane la barrière
où s’allonger, se protéger
où s’endormir
éphémères abris
éphémères frontières
tissons du bois pour retrouver les racines de l'envers




>> MASCULIN-FÉMININ © 2005                                                                                      

                

Dit on de l’ordre du dicton ou du quand dira t’on. Ces polarités répulsives ou attractives, c’est selon l’envers des corps donc mettre à nue le code anthropologique la règle naturelle en vigueur de ses 2 entités des ces principes uniques et duales dans l’intime ou dans les grands centres urbains trouver et voir ce qui diverge ou converge selon la logique aveugle qui sourde secrètement ces souterrains pleins de hautes tours ces fleuves en mouvement useless qui entre en crue dans des antres antiques le phallus en pleine hystérie le mutisme du vagin c’est une affaire du streap tease du regard à la recherche du 3 termes de ce dyptique inachevé.

Texte © Kader Benamer

 

              

 

>> VOIES INTEMPESTIVES &-TAT D'ENCRE © 2006                                    

   

                                        
                                 

La limite nous tient
Nous retourne dans les plis
Nous échappons au présent coincés entre des eaux rigides et des Àh! venir
Cauchemar de la pelote à démêler
Effort de la répétition
Ratage
Pensée en spirale
Cailloux d’écriture
Tous s’agitent tournent en rond
D'aucuns prennent des chemins de traverse ou font demi-tour 
Pour atteindre cet horizon 
La ligne fuyante nous convie à cette condition
Nonobstant elle nous ouvre à l’attente, la patience, le plaisir en perspective… 
À l’imaginaire.
Transformons nos horizons en chemin de ronde !




>> DES FOURMIS & DES HOMMES © 2008                                                                        
 

                                   

Rennes autour du canal ‘d’Ille et Rance’

Il est des lieux à l’écart des sentiers et au hasard du regard où le temps se soustrait entre démolition et construction.
Des lieux de transit jadis. Les quais du canal, les chevaux de halage, les gabares et les chalands fourmillaient en tous les sens. 
Quels signes témoignent encore de cette fébrilité passée sur ses friches quasi désertées et désolées de présence humaine ? 
Jusqu’à l’arrêt de bus, le passage piétons, tous semblent corrompus par le travail temporel.
Mais chemin faisant et derrière la palissade de fer, soudainement l’ordinaire se recompose en extra, en imaginaire.
La flore de jachère peuple et écarte le béton et le verre. 

Elle laisse apparaître un étrange petit vaisseau, paré de couleur et d’inscriptions.
Certainement celui des dames Fourmis qui elles, font leur entrée sur cette terre
et s’y multiplient à coup de pochoir et de bombe sur toutes les aires.


Jouissons au présent de ce tableau éphémère en attendant l’inévitable régénération urbaine.


 

>> UN NID POURQUOI FAIRE ? © 2008                                                                                                               
Tarentule Nouvelle et Mésange Charbonnière
 

        

même je m’apparus cet autre
chevelure en toile rayonnante de qui le crime féconde impuissant
même je m’apparus cet autre
capture nouée en abandon de qui l’amour féconde imparfait
même je m’apparus cet autre
brûlure en blanc & fulgurante de qui le feu féconde intimidé
j’écarquille les lampes en passant dans les entrelacs de la tarentule nouvelle
une haie d’honneur arachnéenne
je tisse tous les corps radieux 
arbre
mesure d’homme
expérience de forme
du nid hissé haut dans votre canopée
je dévide le fil d’un envol 
même je m’apparus cet autre
route d’horizon bordée de cris de qui l’asphalte zinzinule en tête charbonnière

un nid pourquoi faire ?


 

>> LE VENT NOUS PORTERA © 2008                                                                                                               

Le vent l’emportera
Le vent nous portera 
En cavale
Car jamais le ciel ne revint sur ses pas
Chiffons de poussière
Habits de lumière
Fumées mortifères
Le vent l’emportera
Le vent nous portera 
En cavale
Promesse d’amour 

Rêves turquoises
Nuages d’orage 
Dans tous les paysages 
Le vent nous portera 
Le vent l’emportera


 


 


 



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