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HOTOGRAPHIES PLASTICIENNES

 


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La cité s'enténébrait chaque fin de jour

La substance noire et bileuse fût neutralisée par de farouches noctambules

 

Éjaculation de lumen dans les rues de songes nébuleux "ON" 

ça jaspine grave de krypton d'argon et de xénon

"Notre ciel est votre sol" affirme la ville à coup de projecteurs, de réverbères et de néon

La nuit est claquemurée sans possible échappatoire au ciel de nos histoires

De nouvelles couleurs toxiques apparaissent

La voie lactée est voilée

Le halo éblouit la voyance crevée d'étoiles et le deuil continue 

"J'ai pitié des étoiles, elles brillent depuis si longtemps" Fernando Pessoa.



 

>> C'ÉTAIT UNE NUIT DE SÉRIE NOIRE © 2012
>> Enfantement 

 

 



Putain moins dix

ça c'est passé pas plus loin
c'était le mois encore plus noir
l'éphéméride sans trêve sur le treize pas plus loin
ça va sans dire une nuit de série noire
reposant son sac d'heures inutiles
le temps même avait gobé la petite sensible

L'antre du lit bouleversé
en filigrane les remugles de chairs de suées enchevêtrées
dans un angle de chambre encombrée
le poupon prêt palpitant d'impatience
dommage ou cauchemar retour ou retard
la tendresse éclopée signait là la sentence la fin de l'enfance

Ce fut donc l'imparfait de l'oubli et du toujours
du récit en dépose de vert de gris sur ce jour

Elle ne préférait pas l'amour corrompu
les mots à jamais susurrés tus 
les heures englouties au dernier feu de joie
au crépuscule d'une vie qui les consignera ?
dans de beaux draps forgeaient sa panique
la suie du crime pour en diluer la couleur toxique

Elle occupait une dernière fois cette nuit de série noire
la pénombre succulence se reflétant dans le miroir
se penchait sur son souci du jour
laissant pour descendance ces deux marques d'amour

 


 

Putain moins dix
 

ça c'est passé pas plus loin

c'était le mois encore plus noir

sourd au passant paysage le manoir pas plus loin

ça va sans dire une nuit de série noire

reposant son sac d'heures inutiles

le temps même avait gobé la petite sensible  

 

Une noire coprophage raccrochée à sa portée de soie

aux carreaux ravissait l'air lugubre des voix

les ailes figées de mauvais augure chuchotaient leur solitude

l'essaim mort l'indifférente lucidité la banale lassitude 

laisser aller en goutte à goutte de graisse giclée d'habitude

souillure des rêves des espoirs tout laissait à y croire  

 

Ce fut donc l'imparfait de l'oubli et du toujours

du récit de toile en lice sur le jour

 

Elle ne préférait pas ces carthasis aux cicatrices

la langueur opaline tapant les nerfs de son idée noire

le fracas de ses appels de cantatrice

au crépuscule d'une vie qui le fredonnera ?

dans le havre manoir forgeait sa frayeur

le chant de son silence en étouffer la touffeur

 

Elle occupait une dernière fois cette nuit de série noire

suspendant la veste du temps à l'enclenchoir

se souciait de son penchant du moment

en silhouettes ondulantes de l'ineffable main tenant


 


 

Putain moins dix

ça c'est passé pas plus loin
c'était le mois encore plus noir
dans l'obscurité du couloir corps soluble pas plus loin
ça va sans dire une nuit de série noire
reposant son sac d'heures inutiles
le temps même avait gobé la petite sensible

Le chemin insomniaque à la saignée d'hiver
son passé repoussé dans des poches d'yeux ouverts
à l'intérieur la boue déposant de son coeur
tapissait l'étal des passions en pourpre noirceur
s'accrochant en dernière marche la lueur enténébrée
entamant sa fuite grinçait des dents d'escalier

Ce fût donc l'imparfait de l'oubli et du toujours
du récit en vol d'échappement à ce jour

Elle ne préférait pas être entièrement née
retirer là maintenant  le chamin sous ses pieds
cette engelure de marche de rat
au crépuscule d'une vie qui donc s'en brûlera ?
sur la plaie du sentier suintait son envie
du sentiment en pénurie à vau l'eau la fautive amnésie

Elle occupait une dernière fois cette nuit de série noire
délaissant pour ailleurs les axes obligatoires
pronnonçait là le point de non retour alors l'immédiateté de ses détours
pour toujours en neiger l'or de son désir et les feuillets tombés d'amour



 

>> LA BALLADE DES DISPARUS [Pour la vie à l'oeuvre] © 2012
Ce poème iconographique a été réalisé pour  “La vie à l’oeuvre #1“ à La Clayette.  Il évoque la nostalgie des jeunes gens disparus de leur ville natale, La Clayette, ainsi que les oeuvres des 12 artistes présents sur ce 8e parcours d’art contemporain, édition 2012.

 
                                                                                 


Les disparus de La Clayette tenaient secrète clausule
Au mitan d’une nuit en mémoire du Pays
Une à une, Ils reposaient sur le sol les précieuses pierres du passé
Ils tissaient de leurs yeux des ponts, des portes ajourées
Pour ne rien perdre de souvenirs, il fallait tous les baliser
Ici la poupée préférée
Dans la boutique d’à côté la tendre amertume du chocolat
Et encore à quelques pas, le voile de la chambre où l’un d’eux se coucha
Ils oubliaient alors la noirceur de l’exil 
Pour y laisser entrer ce rayon de chaleur
Les veines saillantes aux couleurs sanguines
Ainsi recréaient-ils une autre vie à l’oeuvre

 

Les disparus de La Clayette tenaient secrète clausule

Au mitan d’une nuit en mémoire du pays

À l’ombre du château qui les a vu grandir

Le sort fût brisé

Le monstre médusé et pétrifié

Et au mitan de la nuit un fumet nostalgique 

Teinta alors le lac de particules magiques

Les jeunesses éperdues tracèrent depuis ce tragique récit

Toutes les nuits comme une ligne de vie.                                                           




           
>> 24 HEURES © 2008 
 



 
 
>> LA MESURE ou l'oeil du géomètre © 2008                                                                    
 




 
>> LA LUMIÈRE de Sofie © 2008
 



 
 
>> PHOTONOMATOPÉE  [pour le Festival de l'Oh!]  © 2012

 
   



 


>> LA VIE À L'OEUVRE © 2012


                         

 

Dans le pays perdu de fragilité
le temps végétal s'installe s'accroche
et déloge en vrac notre passé
sur des murs des grilles des bancs dans des pans abandonnés

il comble les fissures et des vides surannés

 

Ces petits riens qui nous entourent

tels des murmures inaperçus 

nous interrogent encore

sur ces temps délaissés

il y a des lustres de non lieux de friches et de chantiers

le lierre ne s’y est pas trompé
les fougères y prolifèrent

la marguerite dorée nous en barre l’entrée

la ronce et l’ortie hissent des herses 

pour nous en empêcher 

 

Et quand bien même les pétales les feuilles

se ramassent de couleur à terre
la belle saison ayant tourné

les regards de fonte obstrués 

se parent pour quelques heures

de petits riens qui font la vie à l’oeuvre




 

>> R/V... AVANT LE CONVOI © 2012

         

           


                       



 
Ce poème iconographique est un clin d'oeil ou une révérence à la chanson de Dominique A 'Le convoi'. Qu'il m'excuse pour les quelques mots spoliés à cette fin ! C'est aussi un projet à 2, 2 regards posés sur 2 mots : recto/verso ; la mosaïque dévoile une façade de nuit, les silhouettes de  dos se fondent dans le paysage du temps révolu. Regard intérieur voilé par l'apparente surface. Des images  pour un endroit et un envers, deux faces mirées, admirées même par cOline et Dominique.
 


ils se lèvent sans préavis devant le paysage 

derrière eux un oeil de maquette goguenard 

la filature est un tir de regard 

filature ou poursuite en ligne de mire les anonymes poussés hors-sol

pourtant leur corps tiraille leur origine les portant sur des voies inconnues et fragiles

quand ils se dressent de pied ferme

un pied posé devant l'autre et puis l'autre et puis l'autre 

la mécanique des cieux se remet en route

sans éclat sans importance ils rejoignent leurs doutes

ils arpentent les états des lieux du territoire

c'est leur façon à eux d'y passer d'être au monde sans y retourner

 

ils avancent au devant des postures au long-court

pour y dissoudre la rage conjurer le banal en cours 

c'est le fardeau du CV mité en miettes de survie

les instances en impasse se jettent dans l'infini

ils n'ont plus d'espoir à perdre plus de regard à capturer*

c'est une idée derrière la tête qu'ils ont suivis**

peut-être même l'envers de leur vie**

 

ce qui vivait en eux avant les mots plus obscur plus condensé

le bâti des rêves cousu de fil doré les a fait se lever

les mots flétrissent dans leur bouche de pétales tombés 

c'est l'aphasie qui rend leur silhouette toute assombrie

elle ferme les bouches et les regards sur leur passage

les eaux sales les fluides gazeux nauséeux des profondeurs circulant sous leurs pieds

tuyauterie souterraine qui les fait sans répit avancer  

 

un être se penche ne succombe pas au vertige du désir c'est là son ultime défi

certains rasent les murs d'une ténébreuse rue
ils avancent lestement vers un temps révolu

ils se nouent les mains quand ils sont monotones à deux 

les contours s'amenuisent s'évanouissent en creux

rien ne nous dit qu'ils sont encore en vie*

les enfants glissent sur une neige jaune damée en chemin 

ils longent le rivage en famille aux abords des parkings assassins

c'est la promenade qui les lie en semblant de troupe heureuse et unie

une courbée dans la rue se rend à l'hiver de sa vie 

 

pour finir au sommet au bout du quai au bout du pont à pétaouchnok et s'apercevoir que la route est unique

collusion des absences leçon de vie sur le fil de leur tombe

c'est le passage par son usage qui apaise de leur ombre

celui-là même contemple moraline fatale une vie aboutie

la route se referme sur lui

*   Dominique A
** Jean-Louis Murat

 

 


>> L'OPÉRA DU GUEUX  © 2009
Photographies réalisées dans les coulisses et pendant les répétitions du spectacle chanté 'L'opéra du Gueux'. Création du Théâtre du Lavoir mise en scène par Jean-Marie Sillard à Quéaux.

 

 

 






 

>> LIGNES DE COKE  © 2009


 



 







 

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